La mémoire sélective

Nous avons tous une mémoire sélective car le cerveau est incapable d’enregistrer toutes les informations reçues.
Je suppose qu’il vous arrive de vous souvenir très bien d’un épisode de dessin animé vu enfant, mais impossible de vous souvenir de ce que vous avez mangé hier midi. C’est ça la mémoire sélective et c’est tout à fait normal !

Le cerveau trie les informations reçues, puis décide de les enregistrer ou non pour éviter la saturation. La zone de la mémoire est l’hippocampe : c’est là que les informations arrivent en temps réel, avant de partir pour les zones corticales, où elles deviendront des souvenirs.

Mais pourquoi ne se souvient-on pas de tout ?

Il est tout à fait naturel de se souvenir de certains événements et non d’autres. D’après différentes recherches faites dans ce domaine, il semblerait que nous conservions plus facilement les souvenirs impliquant une charge émotionnelle. Ainsi, on va se souvenir plus facilement des bons et des mauvais moments, alors que nous allons plus rapidement oublier les instants plus ordinaires qui ne sont pas associés à une émotion.

Mais là encore le cerveau est magique car la mémoire fait le tri dans les souvenirs, en plaçant certains d’entre eux dans des coins éloignés, et en mettant en avant ceux dont nous pourrions éventuellement avoir besoin.

Et si certains de vos souvenirs vous semblent flous, alors que d’autres sont au contraire très nets, c’est tout à fait normal. Pour qu’une information soit stockée par la mémoire, les sens doivent l’avoir captée correctement. Autrement dit, si votre attention n’était pas complète lors d’un événement, le souvenir restera flou ou semblera effacé.

Est-il possible de ne garder que les bons souvenirs ?

La mémoire étant un phénomène naturel, on peut penser qu’il n’est pas possible de la contrôler, mais le cerveau est une machine incroyable.

Selon des études menées par un chercheur suédois, Gerd Thomas Waldhauser, il semblerait qu’il soit possible d’entraîner notre cerveau à ne garder que les bons souvenirs en réprimant les mauvais, qui finiront par disparaître. Ses recherches montrent qu’il est non seulement possible de s’entraîner à oublier des souvenirs mais qu’en plus, une fois oubliés, ils sont extrêmement difficiles à récupérer.

Notre cerveau atténue naturellement des souvenirs qui nous font du mal, et c’est là le principal but de la mémoire sélective.

Aujourd’hui, grâce à certaines méthodes psychologiques, comme l’hypnose ou l’EMDR il est possible d’affaiblir ses souvenirs, stratégies intéressantes pour des personnes souffrant de stress post-traumatique.

Stéphanie Marchand