Adolescence, comment faire?

L’adolescence n’est pas une période facile pour nos enfants en pleine évolution, physique et psychologique, mais elle n’est pas non plus facile pour nous parents qui sommes parfois démunis. Il nous arrive de ne plus suivre, d’être perdus, de ne plus savoir comment réagir.

Il y a de quoi dire sur ce monde mystérieux de l’adolescence, cette période de transition, où l’adolescent n’est plus un enfant mais pas encore un adulte, où lui même ne sait pas où est sa place, on dit souvent « qu’il se cherche », il construit son identité et c’est justement là qu’il a besoin de nous.

L’adolescent a des « besoins capitaux ». Ils sont au nombre de 7, ça semble peu et pourtant ils ne sont pas des moindres ! Non comblés ces besoins sont responsables de leur insatisfaction, qui peut conduire à des comportements agressifs, colériques et parfois même violents.

Lorsque ces besoins sont comblés, l’adolescent est plus apte à collaborer et à s’épanouir. Les voici :

Besoin de confiance 

Notre enfants a besoin qu’on lui fasse confiance, même si nous avons tendance à penser qu’il est encore immature (ce qui est vrai car il n’est pas encore à l’âge adulte). S’il ne ressent pas cette confiance de notre part, il ne pourra pas se construire. La confiance est le béton des fondations de la maison qu’il est en train de bâtir. Elle amène l’estime de soi et donne l’envie d’agir.

Besoin de sécurité

L’adolescent a besoin de se sentir soutenu, rassuré, protégé, même s’il crie haut et fort qu’il n’a pas besoin de nous. Le sentiment de sécurité passe par des repères, des références, des convictions parentales, mais il faudra éviter l’imposition de limites ou d’interdits posés de façon catégorique et intransigeante, sans aucune explication, car pour lui cela représente le pouvoir que nous avons sur lui et surtout celui qu’il n’a pas encore sur qui que ce soit. C’est justement cette envie d’avoir le pouvoir absolu que cherche l’adolescent. On dit souvent « qu’il se rebelle », et c’est tout à fait ça, il ne veut plus obéir au doigt et à l’œil, il veut comprendre, mais souvent nous ne lui expliquons pas pourquoi nous faisons tel ou tel choix, en pensant que nous sommes les parents et que nous n’avons pas à nous justifier. C’est en partie vraie, nous sommes là pour décider ce que nous pensons être bon pour lui, mais nous sommes aussi là pour le lui expliquer. Toute la subtilité réside dans le fait de l’amener à comprendre que si nous disons non à certaines demandes c’est pour le protéger ou l’aider et non pas pour nous opposer à lui.

Besoin de responsabilité

L’adolescent a besoin d’assumer des responsabilités à la fois personnelles et sociales. La responsabilité ramène le sentiment d’utilité. Il a besoin de se prouver et de nous prouver qu’il est « capable ». Le fait d’assumer des responsabilités (à sa hauteur évidemment) l’aide à trouver sa place.

Besoin d’espoir

Ce qui manque le plus à l’adolescent dans un monde très exigeant où il faut tout réussir (réussir en classe, réussir en amour, réussir sa voie professionnelle, etc…) c’est l’espoir ! On lui demande de tout réussir et du premier coup, comme s’il n’avait pas le droit à l’échec et pourtant n’oublions pas que les échecs font grandir justement, on en tire des leçons. Pas d’échecs, pas de leçons, pas de leçons, pas de réussite !

Offrons-lui cet espoir que sa vie sera belle et qu’il sera heureux afin qu’il choisisse la bonne direction.

Besoin de dialogue

Le dialogue, c’est un échange d’idées et donc forcément de désaccords car évidemment le point de vue entre un adolescent et ses parents ne sera pas le même, choc des générations oblige. N’oublions pas que nous aussi nous nous sommes heurtés aux valeurs de nos parents, et que nous mettions tout notre cœur à penser le contraire de ce qu’ils pouvaient nous dire, que nous aussi on se disait « qu’ils ne pouvaient pas comprendre ». Mais le dialogue c’est justement la possibilité de se comprendre et de se dire que nous ne sommes pas d’accord et surtout de pouvoir expliquer pourquoi.

Dialoguer, c’est l’occasion d’exposer et d’entendre les arguments de chacun. L’adolescent a besoin d’apprendre à penser par lui-même, c’est penser différemment de ses parents mais aussi de son entourage. C’est ce qui engendrera plus tard le libre arbitre. Le dialogue suppose qu’on soit d’égal à égal avec l’autre et qu’on puisse échanger sans qu’une des deux parties veuille imposer absolument sa façon de voir à l’autre. C’est essayer de comprendre le point de vue de l’autre. Mais ça sera aussi l’occasion de comprendre et de lui faire comprendre pourquoi nos points de vue sont divergents.

Besoin d’autonomie

L’autonomie est le pouvoir de choisir soi-même ses règles de conduite, l’orientation de ses actes et les risques que l’on est prêt à courir. Faire entendre à son enfant que chaque acte a une conséquence, et que s’il veut faire ses propres choix, il faut qu’il soit capable d’en assumer les conséquences, c’est notre devoir de parent.

L’adolescent doit expérimenter pour grandir, comme un enfant qui apprend à marcher, il tombe, plusieurs fois, mais se relève jusqu’au jour ou il ne tombe plus et a compris comment faire pour ne plus tomber. Il a le droit de se tromper, et c’est même ce qui lui permettra plus tard de savoir faire les bons choix.

Besoin d’affection

L’affection, qui réunit l’amour et l’amitié, est ce qui importe le plus à l’adolescent qui a besoin d’aimer et d’être aimé. Parfois nous avons l’impression que ses amis sont devenus indispensables à sa vie, et bien plus importants que nous, pourquoi ? – parce que justement dans cette période de transition, l’adolescent est perdu et il a besoin de se « reconnaître » et ce n’est pas en nous adultes qu’il peut le faire, mais avec ses « semblables », ceux qui sont aussi dans la même situation, alors que nous, nous n’y sommes plus ! Ce besoin d’appartenir à un groupe l’apaise.

Mais en plus de l’affection de ses amis, il a besoin de notre amour inconditionnel, il a besoin qu’on lui dise combien il est important, il a besoin de l’entendre de ses parents, pour que lui aussi puisse s’aimer et aimer à son tour. On n’aime jamais trop !

Combler tous ces besoins n’est pas chose facile, mais essayons ! Essayons de lui dire que nous aussi nous avons connu ce chamboulement. Essayons de lui dire que nous, parents, nous n’avons pas non plus de mode d’emploi, mais que nous faisons de notre mieux et comme nous pouvons pour traverser cette période délicate, mais surtout essayons de lui faire comprendre que chacun a une place à un moment donné de sa vie et que nous changeons de place, chacun à notre tour au fur et à mesure que notre vie se déroule.

Essayons de trouver nous aussi notre place et la bonne attitude à avoir pour l’ accompagner sans l’obliger, pour discuter sans l’ agresser, pour le protéger sans l’ enfermer et pour l’ aimer sans l’étouffer.

Stéphanie Marchand.