Le baby blues et la dépression post-partum sont deux sujets à ne pas confondre et dont il est important de parler sans en avoir honte.
Le baby blues ou « syndrome du troisième jour », comme on l’appelle parfois, apparaît chez la maman dans les premiers jours qui suivent la naissance de l’enfant. Les symptômes les plus fréquents sont l’irritabilité, l’anxiété, la vulnérabilité et de magnifiques sautes d’humeur (ça fait sourire les papas!).
Cette réaction s’explique par des changements physiologiques importants, les hormones chutent d’un coup, le stress augmente et le sommeil diminue. Mais le baby blues ne dure pas, il varie entre quelques heures et 15 jours maximum selon les femmes.
Des moyens simples vous permettront de dépasser ce baby blues rapidement :
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Informez votre conjoint et votre entourage que vous ne vous sentez pas bien et que vous avez besoin de leur aide pour s’occuper de bébé, de la maison, pour aller faire les courses, etc…
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Prenez soin de vous : organisez vous pour essayer de dormir un peu, prenez plaisir à prendre une douche, créez un environnement calme et apaisant (bougie, lumières tamisées, musique douce, etc…), faites-vous plaisir!
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Sortez avec votre bébé faire une promenade par exemple.
Si, après plusieurs semaines, vous vous sentez encore triste, malheureuse, dépassée par les événements ou si vous portez peu d’intérêt à votre bébé, vous ne souffrez sans doute plus de baby blues mais plutôt d’une dépression post-partum (ou postnatale).
La dépression post-partum touche de nombreuses femmes, bien plus que ce qu’on pense, mais aussi des hommes (et oui!), après la naissance de leur bébé. Les symptômes varient selon les individus et la gravité de la dépression.
Elle peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant l’accouchement. Il n’existe pas de cause unique à la dépression postnatale, mais plutôt une accumulation de facteurs qui peuvent la déclencher.
La dépression post-partum peut ainsi s’expliquer par des causes physiologiques, mais elle peut aussi être déclenchée par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé. Elle peut également être causée par le fait de se sentir dépassé, submergé, et surtout par un manque d’équilibre entre les contraintes et les moments agréables.
Les femmes qui ont déjà souffert de dépression ou d’anxiété dans le passé ou pendant leur grossesse sont plus à risque de développer une dépression post-partum. Mais d’autres facteurs peuvent être pris en compte, comme le fait d‘avoir vécu récemment des événements stressants (un déménagement par exemple), être peu soutenue, avoir une faible estime de soi .
Contrairement au baby blues, la dépression post-partum est plus grave. Dans les cas les plus sévères, elle peut non seulement faire beaucoup de mal à la mère, mais elle peut nuire aussi au développement du lien entre elle et son bébé et réduire ses relations avec lui. Le développement cognitif, social et affectif de son enfant pourrait même en être affecté.
La mère (ou le père, je le répète !) qui pense en souffrir doit demander du soutien. Cela l’aidera à retrouver le sourire et à profiter pleinement de son bébé. Plus la dépression est prise en charge rapidement, plus le traitement est efficace. L’entourage immédiat de la mère en dépression doit s’assurer qu’elle obtienne l’aide dont elle a besoin.
Dans la plupart des cas pendant que la maman se rétablit, le papa occupe un rôle central et devra peut-être prendre la relève et l’aider à maintenir un contact avec le bébé. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il doit, lui aussi, s’adapter aux changements provoqués par l’arrivée du bébé. Les pères peuvent aussi développer des symptômes dépressifs en post-partum.
Les pères sont d’ailleurs plus à risque de développer des symptômes dépressifs si leur conjointe souffre de dépression. Les nouveaux papas peuvent donc aussi avoir besoin d’aide durant cette période et ne devraient pas hésiter à consulter.
Soyez vigilant si vous présentez plusieurs des symptômes suivants :
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une profonde tristesse
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un épuisement permanent
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des problèmes de sommeil
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un sentiment de culpabilité, l’impression d’être une mauvaise mère / un mauvais père
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un sentiment d’irritabilité
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une extrême anxiété
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une incapacité à s’occuper de votre enfant, à établir un lien avec
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un désintérêt pour les activités, un manque de plaisir
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un changement d’appétit
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le sentiment que les choses ne s’amélioreront jamais.
Si ces sentiments vous empêchent pratiquement de faire quoi que ce soit et deviennent envahissants ou si vous craignez de vous blesser ou de blesser votre bébé, consultez rapidement un médecin qui vous conseillera la prise en charge qui vous correspondra le mieux. Sachez que le coaching fait partie des solutions qui peuvent vous être apportées.
Dans notre société, on a l’impression que la maternité se doit d’être toujours une expérience positive. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas, ce qui provoque souvent l’apparition d’un sentiment de culpabilité ou d’incompétence, une perte d’estime de soi chez les femmes pour qui la maternité n’est pas toujours toute rose.
Souffrir de dépression post-partum ne fait pas de vous une mauvaise mère ou un mauvais père.
Je le rappelle, n’hésitez pas à en parler à votre entourage. Ne restez surtout pas dans cette situation. Il n’y a rien de honteux à avoir besoin d’aide, ça arrive à tout le monde à un moment de sa vie !
Stéphanie Marchand